22 nov 2009

Da "Ora prima", italiano, traduction francaise

Da:
La città senza assedio

a Abdulah Sidran

Ti scrivo dalla Svizzera, così simile
e impossibile rispetto alla tua Bosnia.
Non ci siamo visti a Sarajevo,
ti ho conosciuto qui e forse insieme a te
tante persone, alcuni amici tuoi,
quelli che non sono morti nella guerra
e solo ora tornano a accettare di morire
o comunque ne rimangono stupiti,
e anche il figlio che nel ’91 tu e Sabija
credevate di non poter avere
e proprio qui («con faccia catastrophe»)
la farmacista disse che sarebbe nato.
Sei anche tu nessuno e una nazione,
un vecchio che assiste chi è già morto
con la parola che traduce vita e morte
assistito in ogni passo da Sabija.
In italiano in questi giorni
hai ringraziato Dio per la borsa a tracolla,
hai chiamato luna il sole, caldo
il freddo, sotto il sopra, hai chiamato.


La città senza assedio (La ville non assiegée)

à Abdulah Sidran

Je t’écris de la Suisse, aussi semblable
qu’impossible en comparaison à ta Bosnie.
Nous ne nous sommes pas vus à Sarajevo,
je t’ai connu ici et peut-être avec toi
tant d’autres personnes, quelques-uns de tes amis,
ceux qui ne sont pas morts à cette guerre
et qui maintenant acceptent à nouveau de mourir
ou en tout cas en sont surpris ;
et l’enfant qu’en 1991 toi et Sabija croyiez ne pas pouvoir avoir
mais ici (« avec visage catastrophe »)
la pharmacienne dit qu’il serait né.
Toi non plus tu n’es personne et une nation,
vieillard qui assiste ceux qui sont morts
avec la parole qui traduit la vie et la mort
soutenu à chaque pas par Sabija.
En italien ces derniers jours tu as remercié Dieu
pour le sac en bandoulière, tu as appelé le soleil lune,
le froid chaleur, le dessus dessous, tu as appelé.

traduction de Mathilde Vischer 

Pubblicata in: "La Révue des Belles-Lettres", n. 2-4/2009

Nessun commento:

Posta un commento